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L’édition en langues africaines chez les éditeurs d’Afrique francophon

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La colonisation de l’Afrique par les pays occidentaux a apporté de nouvelles langues sur ce continent qui se sont imposées comme les langues officielles dans la majorité des pays africains. Aujourd’hui ces langues officielles cohabitent avec une multitude de langues nationales et de dialectes. La colonisation aura également imposé des frontières – qui n’étaient celles de ces peuples au départ – créant ainsi des situations de plurilinguisme.

Depuis, l’édition africaine publie généralement des livres dans la langue du colonisateur – puisqu’elle est le plus souvent la langue d’administration dans le pays et présente la possibilité d’atteindre une audience internationale. Toutefois depuis quelques années, les éditeurs constatent qu’ils laissent de côté une part importante de leur identité culturelle en éditant leurs livres en français, et se demandent donc comment intégrer durablement les langues nationales, leur langue maternelle, dans leur catalogue. Mais ce n’est pas sans se poser des questions d’ordre économique ou technique.

Ainsi il nous a paru intéressant de travailler sur la question des langues nationales dans l’édition des pays francophones d’Afrique. Nous avons choisi cet espace puisqu’il connaît une situation de plurilinguisme importante – en effet nous comptons plus d’une dizaine de langues différentes dans ces pays.

Nous allons voir ici quelle est la situation de l’édition en langues nationales et quels enjeux présentent l’édition de livres dans ces langues pour les éditeurs locaux.

Dans un premier temps nous ferons un état des lieux de la place des langues nationales dans les pays d’Afrique francophone. Dans une deuxième partie nous présenterons les différents types d’édition en langues nationales que l’on peut rencontrer. Enfin nous nous intéresserons aux perspectives et aux initiatives faites en faveur des langues nationales.


Charles Tiayon's insight:
"Auto traduction
L’auto traduction littéraire est une forme particulière de traduction dans laquelle le traducteur est aussi l’auteur du texte original.
« Comme dans le cas de la traduction non auctoriale, le terme auto traduction peut se référer au procès de traduction de ses propres textes dans une autre langue ou bien au résultat de cette opération. La pratique de l’auto-traduction a attiré l’attention des critiques dès le début de ce siècle, à la suite de l’investigation intensive dans le domaine de la traduction non auctoriale au cours du xxe siècle. L’auto-traduction littéraire a été reconnue comme une branche spéciale de la traductologie.
Certains facteurs ou situations favorisent l’auto traduction, la domination culturelle d’une langue spécifique sur une langue minoritaire est le cas le plus courant. Plusieurs situations se prêtent également à ce genre de traduction : la domination culturelle d’une langue spécifique dans une société multilingue peut favoriser l’auto-traduction d’une langue minoritaire dans la langue dominante ; la domination culturelle de la langue nationale peut favoriser l’auto-traduction d’un dialecte local ; la domination culturelle d’une langue spécifique dans le contexte international peut favoriser l’auto traduction d’une langue nationale dans une langue reconnue internationalement comme l’anglais. Mais l’anglais comme langue cible est plus fréquent dans les cas où l’auteur migre vers un pays anglophone12. »En Afrique, l’auto traduction apparaît comme une solution permettant une approche différente et nouvelle des langues africaines. Perspectives et initiatives sont notables dans ce domaine et tendent à promouvoir un avenir meilleur pour l’écrit et la diffusion de ces langues. De nombreux écrivains kenyans, comme Mwangi Mutahi, Gatua wa Mbugua, Gitahi Gititi, Waithira Mbutia ont suivi cette voie et écrivent désormais en gikuyu. Nous pouvons également parler d’Euphrase Kezilahabi, qui par exemple, écrit ses œuvres de fiction en kiswahili et ses textes scientifiques en anglais. Les exemples sont moins nombreux dans l’espace de la francophonie. Signalons néanmoins quelques cas remarquables d’auteurs bilingues : le Malien Amadou Hampâté Ba qui a écrit en français et en fulfuldé, le Malgache Jean-Joseph Rabearivelo, en français et en malagasy, le Rwandais Alexis Kagame, en français et en kinyarwanda et, récemment, le Sénégalais Boubacar Boris Diop, en français et en wolof. Leur production peut être considérée comme fondatrice d’une littérature en langues africaines reconnue et légitime. Ces auteurs donnent une nouvelle voie aux langues nationales et transnationales, ils permettent un développement qui engendre une diffusion à plus grande échelle et une réappropriation d’une identité nationale nécessaire au rayonnement culturel d’un peuple."
http://mondedulivre.hypotheses.org/1607


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